Les prix présentés dans ce document

Quand c'était possible nous avons affiché les prix de ventes de ces animaux dans les différents marchés. L'intention n'est pas seulement de montrer les conditions présentes du marché, mais aussi de donné un aperçu des facteurs économiques et des différents moteurs liés à ce commerce.

Le taux de change de la Chine vers les Etats Unis est d'environ 8 Yuan Renminbi (RMB) pour $1 Dollars (USD).

Note du traducteur : Les prix en dollars sont affichés en Euros à la place. J'ai choisi un taux de change de 1 pour 1, car pendant la traduction (plusieurs mois) le change Euros/Dollars a beaucoup varié, alors qu'en 2002 lors du reportage on était proche de la parité. Les prix en Euros sont donc à considérer à titre informatif.

Il est faux de penser que l'existence des marchés aux animaux est du à une augmentation des besoins en protéines par la population chinoise. Cette idée est assez répandue. Vues sous cet angle, la variété et la quantité importante d'animaux seraient juste une extension de ce besoin massif dans une économie de marché qui vient à peine de s'étendre, avec l'ouverture des frontières de la Chine au commerce.

Le site web Tcdtrade indique que le revenu annuel Chinois par habitant dans les centre urbains était de 6860 RMB en 2001 (information fournie par le Hong Kong Trade Development Council) . Cela donne 827 euros. Or nous avons constaté qu'une Cuora trifasciata se vends 1000 euros le Kg ou 500 euros pour un spécimen de 10 cm. Les Manouria impressa coutent environ 50 à 80 euros comme les Geochelone platynota. Certaines espèces natives d'Amérique du nord commencent à partir de 600 RMB et jusqu'à plusieurs milliers de RMB par individu. Même le "petit pain" des marchés aux animaux, Pelodiscus sinensis, coute 5 euros le Kg. Cela représente donc un pourcentage important du revenu Chinois moyen.

Le prix typique pour un poulet ou un porc au marché de Guangzhou est de 1,25 euros par kilo. Le poisson est même meilleur marché à 0.75 à 1.00 euro le Kg. Donc on peut dire de manière certaine que le moteur de ce marché des tortues n'est pas motivé par la faim. La Chine n'est pas un exemple de pays s'efforçant difficilement de subvenir à ses besoins en protéines. Les pauvres en Chine ne mangent pas de tortues, ils ne peuvent pas se l'offrir. Ce qui arrive en Chine aujourd'hui c'est une expansion rapide des classes moyennes et élevées, avec de l'argent à dépenser sur les produits de luxe. Ceux ci peuvent par exemple se présenter sous la forme d'animaux de compagnie très honéreux, de remèdes traditionnels Chinois couteux ou bien d'expériences culinaires uniques.

Un autre malentendu est que le commerce d'animaux est seulement constitué de petites entreprises familliales, avec des animaux vendus et revendus par des échoppes familliales. Ceci est vrai sur le continent où des familles entières sont impliquées dans chaque boutique. La majeur partie des propriétaires de ces boutiques et étals du continent vivent littéralement au second étage de ces boutiques avec leur famille. A l'inverse, à Hong Kong, il s'agit d'une industrie comme le montre l'exemple des boites de conserve de soupe à la tortue montrée sur la droite (soupe complète avec une photographie d'une Cuora trifasciata sur l'étiquette).

La Chine est un pays qui progresse rapidement. Il y a des reconstructions massives, et une société semi-capitaliste voie le jour. La société du marché alimentaires et des des animaux de compagnie a toujours été présente, même si les vieux immeubles disparraissent et de nouvelles boutiques voient le jour à la place. Ce que réserve l'avenir du marché des aniamux reste à définir. Ce photodocumentaire est un enregistrement, un "instantané" des conditions d'aujourd'hui. Nous espérons que les avancées autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la Chine seront bénéfiques à la préservation de la faune sauvage. Ce n'est pas un combat qu'un pays peut mener seul, mais le changement ne pourra pas venir sans combat. Le reste du monde se tient prêt à travailler avec la Chine sur ce sujet si elle le souhaite.